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journal d'un curé de campagne à la campagne
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16 septembre 2014

Journal (10-15 septembre)

Voyage, voyage ...

10 – 11 – 12 septembre. Une aire d’autoroute non loin de Carcassonne ; deux détails attirent mon attention : une pancarte met en garde les automobilistes au moyen d’un dessin évocateur –une pie- et en plusieurs langues l’inscription « attention aux voleurs » … quelques mètres plus bas, un curieux fauteuil en pierre et en forme de transat, à l’ombre des pins ! Jamais de pareilles choses en Anjou … je me demande bien pourquoi !

Un peu plus tard, à Lyon (13 septembre), je cherche une église disponible pour prier ; une chance, je me retrouve devant l’église Saint Bruno, ce qui pour cet exercice convient on ne peut mieux ; une curieuse pancarte indique que l’église est ouverte de 15h à 17h (authentique !), cependant, la grille est entr’ouverte et je m’avance pour voir … église baroque magnifique, totalement vide, hormis l’Hôte de marque dont l’activité favorite est de nous attendre au tabernacle ; je tombe alors nez à nez avec une femme de ménache au fort accent espagnol qui me dit que l’église est toujours fermée « à cause des chens qui font des méchancétés », « mais quand je vous vois –continue-t-elle, je vois bien que vous ne venez pas faire des méchancétés (ouf !), vous pouvez rester le temps que je fasse un peu de ménache » ; les laudes achevées, je pars à la recherche d’une autre église, du coup, cette fois pour l’oraison ; mes hôtes lyonnais –bénis soient-ils !- m’avaient indiqué une autre église, dans une congrégation religieuse, qui effectivement m’accueille immédiatement et m’indique la chapelle (à noter que, lorsque je suis arrivé à la communauté, la sœur qui était à l’accueil était aussi en train de faire le ménage, mais quant à elle avec une voix très différente, une voix « urf », qui trahissait son éducation : le samedi matin à Lyon, c’est jour de ménage dans les églises, enfin … jour de « ménache » ou de « ménââge », c’est selon …)

Très gentiment, mon lyonnais de souche et néanmoins père de cinq enfants me fait faire un petit tour à la Croix Rousse (avis aux fans du Club des Cinq !), et je passe devant un terrain de foot minuscule entouré de grillage (ça doit porter un nom), et là, les gamins s’interpellent comme dans tous les matchs, quand, tout à coup j’entends « Pharès ! Pharès ! » Espérons que ce garçon ne deviendra pas « gros, très laid, et avec des petits yeux cruels », comme dirait monsieur Pivert dans Rabbi Jacob (« ne bougez pas, Monsieur Pivert, nous arrivons … »).

Le soir du 14 septembre, le saint Curé m’accueille dans sa paroisse (Ars), et dans son diocèse d’origine –Lyon à l’époque- Je tenais à lui confier mon année. Il n’a jamais fait d’année sabbatique lui … « c’est là qu’est l’os », dirait Funès, encore une fois, mais j’ajoute intérieurement : il faut en faire une pour savoir tout ce que Saint Jean-Marie Vianney a fait de bon et pour ensuite en faire autant. Enfin, c’est tout ce que je trouve à dire pour le moment !

15 septembre : j’arrive à Notre-Dame de Vie pile pour le déjeuner. Accueil très simple et chaleureux. La suite au prochain épisode …

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