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journal d'un curé de campagne à la campagne
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22 mai 2015

Jérusalem (14-19 mai), récit d'un voyage - 1er épisode

Avec l’IHEMR, je viens de passer cinq jours en Terre Sainte. Mes compagnons de voyage sont au nombre de quinze, mais dans ce petit chiffre, il faut compter musulmans, juifs, protestants, catholiques, agnostiques, athées et à vrai dire des nuances à certaines de ces couleurs … autant dire que les allures extérieures de ce déplacement n’ont rien d’un pèlerinage, bien que l’entrée de la basilique latine de Bethléem s’adressât en ces termes aux visiteurs : « Si vous entrez ici en touristes, puissiez-vous en ressortir comme des pèlerins ». C’est mon vœu également, mais pour ma part, le rôle à jouer est celui de témoin, l’essentiel à ce sujet se passant à table ou dans les déplacements.

 

Notre quotidien est surtout fait de causeries, où des responsables religieux et associatifs inaugurent par leur « topo » d’interminables discussions sur la situation tendue entre Palestine et Israël. Evidemment, les auditeurs français sont très vite saisis par la violence et l’intolérance qui sont très bien partagées dans les deux camps ; d’ailleurs, ce ne sont pas que des discours, puisque nous fûmes piégés –il n’y a pas d’autre mot- entre des palestiniens jetant des pierres et un barrage de police, à l’occasion du « Jerusalem day », commémoration de la "réunification" de Jérusalem sous l'égide de l'Etat d'Israël en 1967 ; les juifs en profitent pour parader dans « leur » ville, et les palestiniens musulmans bordent les rues de « leur » ville au son d’un unique slogan : « Allah ouakhbar » … Les pierres étaient de belle taille, l’auteur de ses lignes a bien failli n’en plus écrire du tout …

 

Comme je pouvais m’y attendre, les français arrivés depuis deux jours dans ce pays ne comprennent qu’avec difficulté qu’on ne soit pas parvenus plus vite à une solution simple et une paix durable : c’est le syndrome de l’Occidental, simplifiant tous les problèmes à partir de sa propre expérience et pratiquant de toute façon un colonialisme intellectuel très coercitif. Pour avoir vécu ici quelques mois il y a une quinzaine d’années, je témoigne que le conflit entre Palestine et Israël n’est simple que de loin et les premiers jours : plus on avance, plus on se tait, et plus on sent la nécessité d’être au moins soi-même un « artisan de paix ».

 

Je dois dire que cette expérience avec l’Institut a été pour moi un puissant encouragement à la prière, devant la violence des uns et la superficielle analyse des autres ; les uns et les autres souffrent d’un manque terrible d’intériorité, qui produit selon les individus soit une confiance exagérée dans la solution politique, soit une partialité remplie de mauvaise foi pour ne pas perdre la face devant l’ennemi juré.

 

Suite au prochain épisode, à mesure que mon emploi du temps me le permet !

 

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