J’ai lu pour vous « La Vie surgie de la mort » - Balthazar

La vie est d’autant plus précieuse et digne de soin qu’elle est éphémère et limitée par la mort … y aviez-vous pensé ? En effet, si la vie était illimitée, rien ne serait stable ni sûr, car nous pourrions sans cesse recommencer une œuvre jamais satisfaisante en tournant en rond … alors que justement, le drame et l’intérêt de la vie humaine, c’est de vouloir et de pouvoir malgré tout inscrire une certaine stabilité dans la vie qui ne l’est pas par définition !

H. U. Balthazar propose ce petit essai afin de montrer pourquoi le Christianisme apporte une réponse convaincante au drame de la coexistence entre la vie et la mort dans l’expérience humaine : il commence par poser les termes du drame, sans rien omettre de la vraie question posée par la mort. Dans un deuxième temps, il s’interroge sur les réponses plutôt mauvaises qui ont été données à ce drame par différentes sagesses occidentales et orientales (mépris pour la vie, négation du désir, le « tout est illusion » …). Enfin, dans un troisième temps, il montre de quelle manière l’évènement de la mort et de la résurrection de Jésus est à la fois très convaincante sur la façon vraie d’assumer la mort et la façon tout aussi vraie de ressusciter sans pour autant nier la mort qui a marqué son corps : ainsi, le Ressuscité n’est pas du tout un sage qui nous « apprend à mourir », mais bien plutôt un Dieu qui sauve de la mort en étant marqué lui-même de ce mystère si humain de la vie mortelle.

Au passage, on gagnera quelques réflexions sur des scènes évangéliques, qui valent bien quelques homélies. Balthazar les sèment ici et là au gré de sa courte réflexion (92 pages) : il ne semble jamais vraiment se rendre compte de la facilité avec laquelle il se promène dans toute l’histoire mondiale et dans l’ensemble des pensées qui ont habité le monde, et de même pour la science biblique. On a parlé de lui comme « l’homme le plus cultivé du XXème siècle ». Très dense, très passionnant !