Jérusalem, récit d'un voyage épisode 2

Un défaut d'intériorité

La violence est sans doute une des caractéristiques qui vient le plus facilement à l'esprit à peine a-t-on posé le pied dans cette terre : des deux côtés (Palestine et Israël), on égrenne la liste des violences, verbales et physiques que "les autres" nous ont fait subir, expérience qui explique cette haine réciproque, assez éloignée de notre mentalité occidentale;

Etant donné que les observateurs étrangers que nous sommes ne comprennent en fait pas grand' chose à la situation (comment serait-ce possible en quatre jours !), nous avons été tenté à plusieurs reprises d'imaginer benoîtement une solution simple au conflit, aussi simple que notre analyse est superficielle...

Et voilà le mot important : superficiel ... pas au sens de Jean-Jaques Goldman (superficile et léger), mais plutôt au sens d'un défaut d'intériorité. Je suis frappé par le règne de l'extériorité : extériorité de la revendication de territoires (des deux côtés !) ; extériorité des solutions occidentales qui ont une vision des nations qui exclue la religion comme principe fondateur alors que la religion est fondatrice de l'identité au Moyen-Orient (et dans pas mal d'endroits, en fait, et en France il n'y a pas si longtemps avant que la gangraine des lumières coupe la France de ses racines chrétiennes) ; il n'existe pas de vie monastique dans le judaïsme ou dans l'Islam, et bien sûr encore moins dans les racines marxistes de l'Etat d'Israël ... quel dommage !

Pendant ce voyage, j'ai beaucoup pensé au discours de Ratisbonne de Benoît XVI et également au discours des Bernardins à Paris, par lesquels il met en évidence le lien entre la violence et le déficit de la raison en matière de religion, mais aussi ce lien harmonieux entre la foi et la raison qui a caractérisé l'évangélisation de l'Europe par les moines, hommes d'intériorité, de foi et de raison ...