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journal d'un curé de campagne à la campagne
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22 mai 2015

J'ai lu pour vous "les naufragés des Auckland" de M. Raynal

Si vous avez déjà lu L’île mystérieuse de Victor Hugo, vous avez une longueur d’avance … cependant, même ceux qui l’ont lu savent-ils que ce roman est inspiré d’une histoire vraie ?

 

En 1863, cinq hommes s’embarquent pour explorer une île du Pacifique, Campbell, au Sud de la Nouvelle Zélande, à la recherche d’étain de fer. L’épouvantable climat de cette région (inhospitalier est un euphémisme) précipite leur bateau sur les récifs des îles Auckland, où ils vont demeurer 20 mois (vous avez bien lu), tout le monde les croyant perdus à jamais … Le récit est à la fois très passionnant et édifiant. Edifiant, car très vite s’installe entre les cinq marins une organisation rigoureuse, comme s’ils fondaient une nouvelle civilisation : élection d’un chef, dispositions de police pour les contrevenants, répartition des emplois, discipline du lever le matin malgré les tentations bien compréhensibles, lecture régulière de la Bible, mise en place d’une industrie pour fabriquer maison et bateau ! A cela, il faut sans doute ajouter une grande unité du groupe, condition, en fait, de la survie de tous les membres, alors qu’un autre bateau échoué à la même époque de l’autre côté de l’île vit périr la majorité de ses membres en raison de leur division …

 

L’auteur –qui est français- laisse transparaître avec discrétion tous les états d’âme qu’on imagine sans peine en pareilles circonstances : faux espoirs, enthousiasme, désespoir, courage, héroïsme même … on ne peut s’empêcher de transposer cette expérience extraordinaire dans la vie ordinaire, afin que l’une serve de leçon à l’autre, et que sans doute on puisse relativiser l’importance des vicissitudes de notre vie tranquille.

 

On tombe facilement sous le charme du style un peu ampoulé d’un récit d’aventure de la fin du XIXème siècle : il n’est pas sans rappeler le manuscrit d’une carmélite de Lisieux, qui naquit dix ans après le naufrage, dont les tempêtes intérieures montrent assez que la vie est une traversée en fait extraordinaire, et que l’homme, animal  pas toujours raisonnable, puise dans sa ressemblance avec Dieu une force et des ressources qui font remonter jusqu’au Créateur.

 

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